Moi et mon COLLÈGUE RELOU #Story
C'est un peu ma croix, mon boulet que je traîne plus ou moins gentiment – il y a des jours où c'est vraaaaiment compliqué de ne pas lui balancer un coup de clavier en travers de la tronche – mais que la vie a placé à côté de moi sans vraiment me demander mon avis.
C'est bien simple, je crois que je pourrais écrire une ode à sa gloire et lui proposer d'emménager avec moi directement, pour avoir encore moins de liberté et d'intimité !
1. Les questions incessantes
Depuis qu'elle est arrivée, je n'ai plus une minute pour penser en paix tant elle parle, questionne et remet absolument TOUT en cause. Chaque chose est prétexte aux questions les plus improbables possibles (« ah tu tiens ta souris comme ça, toi ? Et pourquoi ? ») ou totalement inappropriées (« Il gagne bien sa vie ton mec à toi ? ») auxquelles je réponds par un sourire légèrement crispé ou un regard en coin qui veut dire beaucoup… Mais ça ne l'arrête pas et elle continue, toute la journée, à me saouler sous son flot incessant.
À force, je fais des pauses pipi toutes les dix minutes et mon boss me regarde un poil bizarrement.
2. Les soupirs désespérés
A chaque fois qu'elle passe une demi-heure concentrée sur une tâche, j'ai enfin l'espoir de respirer pendant un moment et de pouvoir m'entendre penser à nouveau. Mais non. Vain espoir.
Elle soupire. À peu près toutes les quarante-huit secondes (oui, c'est précis, mais à force, j'ai eu le temps de compter), elle pousse un soupir à fendre l'âme du type « haaaa-ein » La pauvre, c'est vrai que poser des questions toutes les minutes et de ne rien écouter à la réponse, ça n'aide pas à comprendre ce qu'il faut faire.
3. Les blagues bien lourdes
Apparemment, mes silences glacials n'ont pas l'air de la décourager… Ou alors, elle pense peut-être que j'ai une vie tellement triste que j'ai besoin de son humour ravageur pour me sentir mieux. Aucune idée.
Mais elle adoooore me faire des blagues plus nulles les unes que les autres. Ses préférées ? Les blagues sur les blondes. Qu'elle ponctue tout le temps d'un « heureusement qu'chui brune, hein ! Hinhinhinhin. » Sauf que bon, aux dernières nouvelles sa crinière tire plutôt sur le blond filasse.
4. Le bordel qui s'étend
Elle n'a vraiment, vraiment rien pour elle, cette petite Georgette. En plus de remporter la palme de collègue la plus bruyante du monde, elle réussit à être aussi envahissante.
Au fur et à mesure que la journée avance, elle fait tomber son gobelet sur mon bras, renverse ses fruits secs sur mon bureau (parce que j'ai eu le malheur de dire « oui, une noix, je veux bien », je suis FAIBLE) et finit par poser carrément son écharpe sur mes cactus « pour décorer, comme un sapin de Noël ! » Parfois, j'ai l'impression de passer la journée avec mon neveu de 5 ans. Sauf que lui, au moins, il est drôle.
5. Le murmure chantant
A priori, elle veut ma mort. J'ai remarqué que passé une certaine heure (11h03 en ce qui la concerne), elle se mettait à chantonner, comme ça, sans raison. Elle n'écoute même pas de musique, hein, elle trouve juste que c'est plus cool, la vie quand on chante.
Pendant quelques jours, j'ai cherché l'origine de ce petit marmonnement, j'ai même cru que c'était la ventilation qui allait me tomber sur la tête… Quand je me suis aperçue que c'était elle, j'ai caressé très sérieusement l'idée de lui faire avaler mon agrafeuse. Mais je me suis retenue. Tout de même, on n'est pas des bêtes.
6. Les anecdotes bizarres
Entre deux blagues, trois chansons murmurées et quinze soupirs à la minute, elle trouve le temps de me raconter tout un tas d'histoires totalement inintéressantes dont je n'ai absolument rien à faire.
La dernière bêtise de son chat (manger un mouchoir en papier), la fois où son mari a essayé de l'étrangler pendant son sommeil (« mais pas fort, hein, alors c'était drôle ») et le jour où elle a peut-être croisé Gérard Depardieu dans la rue mais elle n'est pas sûre parce qu'il était de dos et que c'était peut-être une femme, en fait, elle n'a pas vraiment fait attention…
MDS
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