Je me suis FACHEE avec mon JOB

Je me suis FACHEE avec mon JOB

Je suis plutôt du genre à aimer mon job, plutôt du genre à voir le côté positif, le côté « Hey, c’est une chance d’avoir un job et des collègues marrants » et du type à rester deux heures de plus pour faire un ping pong parce que c’est sympa…

Mais non là, j’en ai eu marre. Je me suis totalement fâchée avec le boulot, le bureau, les gens… Je me suis retrouvée comme une petite abeille à regarder tout ça et à me demander dans quel monde de tarés on vivait…

1. Je me suis fâchée avec le monde de l’entreprise

J’étais dans l’ascenseur quand deux types entrent et commencent à parler trèèèèèès fort du prochain « call »… Parler très fort dans l’ascenseur est un truc de types qui veulent se sentir surpuissants devant une nana. Un classique puéril, sorte de loi de la jungle bureaucratique.

Le jeu ensuite et d’à peine dire au revoir pour montrer sa suffisance. Je me suis donc retrouvée là, face à ces deux abrutis gueulant et prenant le mètre carré complet de l’ascenseur. Je me suis dit qu’en temps normal, j’aurais moi aussi gueulé, donné un coup de coude et dit : « Déso mais je n’ai pas spécialement envie de renifler ton aisselle. »

C’est fou comme le monde de l’entreprise peut nous faire nous oublier…

2. Je me suis fâchée contre mes collègues

Je regardais paisiblement mon café couler dans ma petite tasse, émergeant encore de mon lit quand j’entends deux collègues en pleines messes-basses : « Non mais je vais lui faire croire que c’est mon idée, comme ça pof, devant le chef, on passera pour les meilleures ! »

Gros yeux de hibou et sourcils levés de ma part : Mais WHAT ?! Dans quel monde de connasse vit-on pour entendre un complot de vipère aussi pathétique ? Est-ce que vraiment entre collègues il faut se comporter comme en 4ème D quand Lola nous avait piqué notre mec ? Je me suis rendue compte que la moitié des sourires était surjouée, que la moitié des mots sympas n’étaient pas pensés, et ça m’a donné envie de vomir.

3. Je me suis fâchée avec la machine à café

Je faisais la queue attendant sagement mon tour quand, une fois arrivée à la sainte machine, je la vois débordant de capsules et vidée de son eau.

Me voilà en grand nettoyage, détartrage, remplissage d’eau. Le temps de faire tout ça, un collègue se pointe nonchalamment et me sort un « Tu as bientôt fini ? »

A quel moment dans ton CV tu dois avoir validé la ligne : « Vit en open space comme chez moi, c’est-à-dire seul et me foutant des autres ». Est-ce que maman a oublié de dire « Partage avec ton petit frère ? », est-ce que l’égoïsme absolu est le seul moyen de réussir sa carrière ?

J’ai juste rempli la cafetière et ai laissé, un tout petit peu de vinaigre dans le fond… Oups Patoche, je voulais faire vite.

4. Je me suis fâchée avec mes horaires

Emergeant très difficilement de ma couette, j’enchaîne douche-café-Télématin à la vitesse de l’éclaire et cours cours cours parce que le métro s’est encore bloqué.

Le midi j’oublie de prendre une pause déj’ car j’ai trop de chose à finir et engloutis sans m’en rendre compte ma salade (boulgour ou lentille ? Je n’en ai aucune idée.)

Je quitte deux heures plus tard, comptant sur mes doigts : j’ai fait une journée de 11h…

Là je me suis fâchée contre moi. Je me suis dit « à quoi bon ». Personne ne t’applaudira pour cette prouesse, tu vas finir aussi desséchée qu’un vieux concombre oublié avec des yeux de chouette rivés sur l’ordinateur. Et là je me suis vue, pâle, les yeux grands ouverts et tout rouge, courbée en deux sur mon ordi, toute vieille, oubliée dans un coin de l’open space, poussiéreuse comme une relique et j’ai flippé. Du coup j’ai regardé dix minutes de plus de Télématin.

5. Je me suis fâchée avec mes mails

A quel moment un « smiley sourire » est une réponse ? Non mais bordel, pas qu’il faille s’envoyer des lettres scellées mais un minimum quoi ! Je ne suis pas un Pokémon qui mérite qu’on lui parle en émoji…

On est à un point tel que le mail devient texto. Pas de bonjour, pas de merci, pas de s’il te plait, un smiley sourire pour dire « C’est parfait, programmons l’opération à 14h15. » Non il faut faire un effort parce que les grosses têtes rondes et jaunes me sortent vraiment par les trous de nez.

6. Je me suis fâchée avec mon open space

Un soir j’avais trop chaud, mal à la tête, et je ne comprenais pas pourquoi (j’ai cette chance de n’avoir jamais mal à la tête).

Et puis je me suis reculée dans mon fauteuil en similicuir et j’ai écouté. Un poulailler. C’est sympa l’open space, ça rapproche, mais ça rend surtout sourd. Les gens hurlent de plus en plus fort pour se faire entendre et plus personne ne se rend compte que la boîte entière à l’air d’être sous coke.

 

Et si on baissait tous d’un ton, on se détendait un coup, on nettoyait la machine à café et on réfléchissait pour bien bosser ?

LP.

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