Combustions de François Gagey : entre apocalypse et satire sociale
Paul, Darko, Baptiste : trois hommes parisiens, renommée, ambitions, illusions — jusqu’au jour où la centrale nucléaire de Flamanville explose, les enfermant dans un territoire contaminé. Dans Combustions, François Gagey ne nous offre pas un roman catastrophe classique, mais une fresque humaine acérée : quand l’apocalypse révèle les masques, que reste-t-il de l’âme ?

1 - Pourquoi on adore ce livre ?
Parce que l'auteur allie satire sociale et tragédie intime. Il peint des portraits de l’élite parisienne — banquier, entrepreneur, idéaliste et les précipite dans l’extrême : la radioactivité agit comme un révélateur. Sous la pression de la fin du monde, souvenirs, regrets, mensonges remontent. Le roman ne cède jamais à l’action pure pour elle-même : il inscrit l’effondrement dans les fissures des vies ordinaires. On y lit l’ironie, l’humilité soudain forcée, la violence douce de la remise en question.
2 - Pour qui est ce livre ?
Pour ceux qui aiment une fiction qui s’insinue, plutôt qu’un blockbuster. Pour les lecteurs curieux du social, de la morale, de l’identité quand tout bascule. Pour ceux qui veulent que la fin dramatique soit moins un spectacle qu’un révélateur des failles humaines. Et pour les esprits qui aiment que la satire flirte avec l’émotion parce que Gagey n’oublie jamais l’humain.
3 - On lit ou pas ?
Carrément. Combustions pique, dérange, interroge. Ce n’est pas une lecture facile, mais elle est nécessaire : pour comprendre comment ce que l’on pense solide peut se consumer en cendres. Ce roman est une alerte, mais aussi une méditation sur ce qui reste debout quand tout brûle.
Editions Albin Michel : 21,90 €