« Polaroïds du frère » de Grégoire Delacourt –quand la mémoire est en morceaux et le cœur en vrac.

Et si on tirait le rideau sur la fratrie parfaite ? Grégoire Delacourt, fidèle à son art de remuer ce qu’on planque sous le tapis, revient avec Polaroïds du frère, un roman aussi doux-amer qu’un cliché d’enfance oublié au fond d’un tiroir Ikea.

Ici, pas de grande saga familiale façon fresque Netflix. Juste un frère, disparu. Une absence immense. Et des photos mentales que le narrateur déroule, une à une, comme on feuillette un album en vrac : l’odeur d’un après-midi d’été, un ricanement à l’arrière d’une voiture, un silence trop long au téléphone. C’est flou, c’est fragmenté, c’est magnifique.

« Polaroïds du frère » de Grégoire Delacourt –quand la mémoire est en morceaux et le cœur en vrac.

1 - Pourquoi on adore ce livre ?

Parce qu’on y retrouve ce que Delacourt sait faire de mieux : parler de l’amour qui fait mal, des blessures qui ne saignent plus mais grattent encore. Avec une justesse désarmante, il explore ce lien fraternel qu’on ne choisit pas, mais qui nous façonne. Le frère ici, c’est l’ombre et la lumière, la blessure et la grâce.

Et puis, il y a cette langue. Simple mais affûtée. Poétique sans chichis. Chaque chapitre est une petite photo qu’on garde dans sa poche, un peu froissée, mais impossible à jeter.


2 - Pour qui est ce livre ?

Pour celles et ceux qui ont un frère, ou un manque. Pour les fans de récits intimes qui filent droit au cœur sans passer par la case pathos. Pour les âmes sensibles, les cœurs cabossés, et les amoureux du détail qui tue.


3 - On lit ou pas ?

Oui, évidemment. Polaroïds du frère se lit comme on ouvre une boîte à souvenirs : à ses risques et périls. Et avec beaucoup de tendresse.




Editions Albin Michel : 17,90€