A vous, à eux, à toi. Repose en paix.
Comment travailler. Comment continuer. Comment écrire sur la futilité alors que l'effroyable silence fige les lèvres.
On a tiré sur eux, sur nous, sur lui, sur elle. C’est un voisin, une amie, un frère, un amoureux qui est mort.
Une belle et douce soirée de novembre qui aurait pu être la nôtre. Une belle et douce soirée riante qui eut pour fin, la mort.
Ils ont voulu sortir, rire, chanter, danser dans la nuit parisienne. Leurs beaux esprits de joyeux lurons résonnent encore sur nos murs.
Pour eux, nous continuerons de rire, de chanter et de danser, même si chaque note aura une aigre couleur. Nous continuerons d’être eux, beaux et libres, car un cœur peut s’arrêter d’une balle, mais non un état d’esprit.
Il va falloir sérieusement rire, sérieusement vivre et sérieusement penser pour continuer d’être ces joyeux lurons que l’on veut tuer. Il va falloir être deux fois, dix fois, cent fois plus libres pour ceux qui sont restés à terre cette nuit du vendredi 13.
A vous, à eux, à toi. Repose en paix.
Nous, on se charge de maintenir les projecteurs rivés sur la vie, la liberté et l’amour.