5 questions à Aurélie Valognes à l'occasion de la publication de "La Lignée" son dernier roman. 

Les livres d'Aurélie Valognes sont toujours attendus avec beaucoup d'impatience. 
On aime sa plume, ses histoires et sa délicatesse. Elle nous livre dans "la Lignée", paru aux éditions Fayard,  une très belle correspondance entre deux autrices. Elle a eu la gentillesse de répondre à nos questions. 

5 questions à Aurélie Valognes à l'occasion de la publication de "La Lignée" son dernier roman.

photo Eric Garault Pasco

1-Plutôt Louise ou Madeleine ? 

Les deux dans leur rapport passionné à l’écriture, mais je ne suis ni complètement l’une ni complètement l’autre, ni novice ni expérimentée.

 

2- Avec quelle écrivaine auriez vous souhaité correspondre ? Et à qui vous avez peut-être écrit ? 

J’aurais adoré entretenir une telle correspondance avec Annie Ernaux, c’est d’ailleurs ainsi que ce roman est né : je lui ai envoyé mon roman précédent accompagné d’une courte lettre pour la remercier de m’avoir insufflé le courage de l’écrire, et lorsqu’elle m’a répondu, j’ai eu envie de lui écrire, encore et encore, mais je me suis abstenue. Je ne voulais pas lui voler son temps si précieux, préférant qu’elle le consacre à ses livres.

 

3- Avez vous osé comme la petite Louise envoyé votre manuscrit à votre idole ? L’avez vous fait ? 

Je n’ai pas d’idole et je n’ai jamais envoyé de manuscrit à personne (je me suis autoéditée). D’ailleurs il ne faut surtout pas envoyer de manuscrit à un écrivain, mais directement à un éditeur. L’écrivain n’a généralement pas assez de temps pour ses propres écrits, et puis, s’il s’engage à le lire, il aura sa propre sensibilité et aura un point de vue subjectif, forcément différent de celui qui a écrit. Les réponses que l’on cherche sont souvent en nous. Il faut se faire confiance, aller au bout de soi.

 

4- Votre livre est il un message de courage à toutes les jeunes femmes, mère, épouse qui ont peur de se lancer dans l’écriture ? En 1 mot à toutes celles à qui vous dites « foncez » ? 

Ce livre ne parle pas seulement d’écriture mais de toutes les passions que l’on porte en soi et pour lesquelles on ne s’accorde pas assez de temps, rognant souvent les minutes que l’on avait prévues pour accommoder la famille. A toutes et tous, mon message est effectivement, quelle que soit votre passion (art, sport, ou autre), ne laissez personne vous voler le temps que vous voudriez y consacrer. Cela fait partie de vous, cela était sûrement déjà là quand vous aviez 6/10 ans, alors écoutez cette voix en vous, faites-vous confiance, oubliez les injonctions (la bonne mère, la bonne épouse - soyez au contraire un modèle inspirant et épanoui pour votre entourage ), protégez ce jardin secret et soyez intraitable. C’est votre temps, votre vie. C’est non négociable. Essayez, persévérez . On a tous le droit d’être soi, d’être celui ou celle que l’on devait être.

 

5- Entretenez vous des correspondances de ce type avec certaines de vos fans ? 

Je n’aime pas le mot « fan ». J’ai la chance d’avoir des lecteurs et lectrices fidèles depuis 10 ans, et je n’entretiens pas du tout ce type de correspondance fleuve avec eux, avec personne d’ailleurs, car finalement ce temps que je me vole et protège (8h30-16h, le temps d’école de mes enfants), je le consacre uniquement à l’écriture de mes romans. Et c’est déjà un sacré rythme, un roman par an depuis dix ans ! Mais c’est mon choix, et mon énergie, je veux la mettre là où cela aura le plus grand impact, là où je peux être la plus utile. Après, je suis très proche de certains lecteurs et lectrices, on s’échange de courts messages à chaque nouveau roman, mais mon plus grand plaisir, c’est de les retrouver en vrai, une fois par an, en signature.

 

5 questions à Aurélie Valognes à l'occasion de la publication de "La Lignée" son dernier roman.